Le 8 décembre s’est tenue la Journée mondiale contre le changement climatique. A l’Université de Strasbourg, plusieurs équipes de recherche contribuent par leurs travaux à mieux comprendre l’impact des changements climatiques à différents niveaux et/ou à trouver des solutions pour les limiter. C’est par exemple le cas de l’équipe Energie, pollution de l’air et climat (EPAC) au Laboratoire image, ville, environnement (Live).
L’objectif des travaux de l’EPAC est de comprendre les processus qui déterminent la pollution de l’air à l’échelle d’une ville, d’une région voire d’un continent. La finalité : proposer des stratégies les plus efficaces et les moins chères pour réduire les émissions de polluants et ainsi limiter l’impact de la pollution de l’air sur la santé et les changements climatiques. Les chercheurs développent principalement des modèles numériques. Un modèle d’optimisation coût-efficacité des stratégies de réduction de la pollution de l’air (RIAT+, www.operatool.eu) a été appliqué sur la région Alsace. « Pour réduire la pollution de l’air, des milliers de technologies dans tous les secteurs d’activités pourraient être remplacées par des technologies moins polluantes. Il serait également possible de mettre en place des mesures structurelles : favoriser le covoiturage, réduire la vitesse des véhicules, etc. La mise en place de chacune de ces technologies ou mesures a une certaine efficacité environnementale, mais également un coût, explique Alain Clappier. L’outil RIAT+ a permis de trouver la combinaison de technologies ou mesures qui couterait globalement le moins cher à la collectivité et qui permettrait d’atteindre les objectifs environnementaux fixés au niveau européen, national et local».
Réduire les dépenses énergétiques des bâtiments urbains
Les chercheurs développent également des modèles météorologiques intégrant un module de calcul des dépenses énergétiques des bâtiments. « Nous essayons par exemple de trouver comment calculer et réduire les dépenses énergétiques des bâtiments urbains », illustrent Dasaraden Mauree et Manon Kohler, puisque 70% de l’énergie consommée dans le monde, l’est dans les villes, principalement par le secteur résidentiel (41%). Ce secteur est responsable en France de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Les populations urbaines sont en fortes croissances. Les villes ont et auront « un poids » de plus en plus importants sur les changements climatiques observés. Penser l’aménagement des villes de telle manière à favoriser la réduction des dépenses énergétiques et des émissions de polluants est un challenge, qui doit mobiliser des expertises et disciplines variées. « C’est pourquoi notre équipe composée de physiciens-chimistes de l’atmosphère a rejoint des équipes de géographes spécialisées notamment dans la mobilité quotidienne et résidentielle, et l’aménagement du territoire », souligne Nadège Blond. Les travaux de recherche sont menés au sein du réseau REALISE, et appliqués dans la mesure du possible sur la CUS, en lien direct avec des collectivités via la Zone Atelier Environnementale Urbaine (http://za-eus.in2p3.fr/) ou dans d’autres régions du monde.
Mettre en place des avions supersoniques volant dans la stratosphère
Dans le même laboratoire, Didier Hauglustaine et Richard Valorso étudient l'impact de l'aviation sur la composition chimique de l’atmosphère et sur le climat. Dans le projet IMPACT, une attention particulière est portée sur la haute-troposphère et la basse-stratosphère (vers 10-16km) régions où ont lieu la majorité des émissions aériennes. L'objectif est d'estimer l’impact de ces émissions sur les forçages radiatifs1 et la réponse climatique du système atmosphérique. L’impact d'avions supersoniques, qui n’existent pas encore mais qui pourraient voler dans la stratosphère (entre 20 et 30 km), est également étudié dans le projet HIKARI. « Notre rôle consiste à étudier l'impact de ce type d'avions sur le climat, en se focalisant en particulier sur les émissions de vapeur d'eau et d’oxydes d’azote », explique Richard Valorso. Pour évaluer l'impact climatique des avions subsoniques et supersoniques, les chercheurs effectuent des simulations pour les 20, 30 voire 50 prochaines années, en utilisant différents scénarios possibles d'émissions.
D’autres laboratoires strasbourgeois travaillent sur les changements climatiques et la pollution de l’eau. Ils font tous partie du réseau Réalise.
Anne-Isabelle Bischoff
Le 29 novembre dernier, l’institut emblématique à la façade couverte de lierre rouge du campus de l’Esplanade, l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC), a fêté ses 40 ans. Retour sur l’histoire de la recherche menée dans ces murs depuis 1973.
En 1973, Jean-Pierre Ebel, biochimiste, et Léon Hirth, virologiste, directeurs de laboratoires universitaires associés au CNRS, voient aboutir leur projet de création d’un Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) du CNRS sur le campus de l’Esplanade. Une équipe de biophysique et de génétique des levures les rejoignent alors autour d’un thème fédérateur : l’étude de la structure, du fonctionnement et de la régulation de l’activité des molécules impliquées dans l’expression des gènes. L’institut acquiert rapidement une renommée internationale notamment pour ses recherches sur la structure et la fonction des ARN, une thématique toujours d’actualité.
Entre 1977 et 1994, le périmètre des thématiques de recherche développées au sein de l’institut est mouvant et évolue au gré des départs des uns et de nouvelles alliances. Deux équipes d’immunologie et de cristallographie biologique s’ajoutent avant 1980. En 1992, les cinq principaux axes de recherche sont : Structure des macromolécules biologiques et mécanismes de reconnaissance, Biologie structurale, Mécanismes moléculaires de la division cellulaire et du développement, Cancérogénèse et mutagénèse moléculaire et structurale et Dynamique, évolution et expression de génomes de micro-organismes.
Un institut de recherche fédératif
C’est en 1994 que l’IBMC connaît une nouvelle mutation profonde et qu’il devient sous la direction de Jules Hoffmann, un institut de recherche fédératif regroupant trois unités propres du CNRS, ensemble resté inchangé jusqu’à nos jours. Cohabitent depuis près de 20 ans, au sein de l’IBMC, les laboratoires Architecture et réactivité de l’ARN dirigé par Eric Westhof, Immunopathologie et chimie thérapeutiques dirigé par Sylviane Muller et Réponse immunitaire et développement chez les insectes dirigé par Jean-Marc Reichhart. Quant à la direction de l’IBMC, Eric Westhof y a succédé à Jules Hoffmann en attendant de passer la main d’ici deux ans à Sylviane Muller.
Un tel regroupement d’unités de recherche, bien que développant des thématiques distinctes, favorise les interactions entre scientifiques d’origine et de formation différentes de façon à permettre l’émergence de nouveaux programmes de recherche faisant appel à des compétences croisées. En outre, le rassemblement des trois laboratoires sous un même toit conduit à une mise en commun de certains matériels et techniques et à un développement rationnel de plateformes méthodologiques de pointe. Deux développements importants ont ainsi marqué ces dix dernières années : la montée en puissance de la protéomique et spectrométrie de masse ainsi que celle de l’animalerie et la création d’un insectarium.
Créé en mars 2013, le Neuropôle de Strasbourg a été inauguré officiellement le 22 novembre dernier. Prolongement logique de l’IFR 37 de Neurosciences, il fédère aujourd’hui encore plus d’acteurs avec comme ambition, la pluridisciplinarité.
« Le programme IFR (Institut fédératif de recherche) lancé par le CNRS s’est terminé il y a un an et demi. Pendant douze ans, cet IFR a permis de structurer la communauté scientifique strasbourgeoise dans le domaine des neurosciences. Pour pérenniser les acquis et les amplifier, l’Université a décidé de soutenir la création d’une fédération universitaire », explique Christian Kelche, directeur exécutif du Neuropôle. La finalité est toujours de fédérer les équipes de recherche strasbourgeoises mais aussi de manière plus large et ambitieuse de développer les interactions avec les acteurs régionaux et transfrontaliers du domaine des neurosciences. Cette fédération universitaire permet de mutualiser les équipements, les moyens mais aussi de créer une véritable émulsion scientifique au travers de l’animation scientifique du réseau (conférences, journées), d’appels à projets de recherche transdisciplinaires, et du soutien des doctorants (Docto Neuro). Le cœur de l’activité du Neuropôle de Strasbourg se caractérise par l’existence d’un continuum de recherches fondamentales, appliquées et cliniques.
36 équipes de recherche
Aujourd’hui le noyau dur du Neuropôle est constitué de 36 équipes de recherche labellisées en neurosciences, cognition, neurologie et psychiatrie, issues de 11 unités, laboratoires ou centres de recherche, et également de plateformes de services. Cela représente près de 560 postes de chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, post-doctorants et Biatss. « Au-delà de ce noyau, le Neuropôle fédère de nombreux membres associés dans un deuxième cercle », explique Christian Kelche. Notamment la fédération de médecine translationnelle de Strasbourg, le Centre d’investigation clinique, le laboratoire de psychologie des cognitions, le laboratoire de neurobiologie et pharmacologie cardiovasculaire, ou encore les hôpitaux et CHU de Rouffach et Colmar, sans oublier le réseau Neurex. « Grâce au Neuropôle et à Neurex en particulier, nous avons plus de poids et de visibilité dans le paysage français et européen de la recherche ».
Anne-Isabelle Bischoff
Les modalités d’accueil et le dossier de candidature (première demande ou renouvellement) sont disponibles sur le site du CNRS. Les candidatures (au format pdf, taille maximale 10 Mo, identifié comme suit : NOM_Prénom.pdf) munies de l’avis du directeur de l’unité d’accueil, et, en cas de mobilité, de celui du directeur de l’unité d’affectation, seront collectées par la composante. Celle-ci fixera et communiquera aux enseignants-chercheurs la date limite de dépôt des dossiers.
Présenter un travail de recherche en trois minutes, ceci pour un public de tous horizons avec comme seul support un visuel fixe. Ce sont là les contraintes d’un nouveau concours proposé par le Jardin des sciences et exclusivement ouvert aux doctorants de l’Université de Strasbourg.
L’exercice se veut délibérément loin des rendus habituels des doctorants qui se déroulent le plus souvent dans un cercle disciplinaire précis. Exercice de vulgarisation, de synthèse, de mise en valeur d’un projet, découvertes de nouvelles possibilités d’expression autant de points qui peuvent d’une part permettre de « sortir la tête du guidon » et également de mettre en avant de nouvelles compétences. Une proposition qui entre par ailleurs dans le programme des formations transversales des doctorants.
Le laboratoire d'excellence (labex) G-Eau-Thermie profonde porté par l’École et observatoire des sciences de la Terre (Eost) lance un nouvel appel à projets pour 2013-2014, après celui de l'année dernière qui a retenu onze projets sur les douze soumis.
L’ensemble de ces actions a pour objectif de développer la géothermie profonde des réservoirs fracturés, encore appelée principe des systèmes géothermiques stimulés (en anglais EGS pour « Enhanced geothermal systems »), notamment dans le fossé rhénan. Une présentation générale du projet est disponible sur le site du labex.
Les objectifs sont de soutenir des recherches dans ses quatre domaines d’investigation scientifique à savoir : l’exploration des aquifères profonds avec le développement d’outils géophysiques spécifiques, l’étude du comportement naturel des réservoirs géothermaux, la stimulation des réservoirs et leur réponse à court terme tout en maitrisant les risques associés, notamment la sismicité induite, et la modélisation de l’évolution à long terme du réservoir (néo-précipitations, évolution hydrogéologique, qualité de l’eau, déformation mécanique du réservoir, performance thermique, développement d’outils de remédiations).
Les projets peuvent impliquer des équipes de l’Eost, de l’Institut de mécanique des fluides et des solides (IMFS), du Groupement européen d’intérêt économique (GEIE), de la filiale ESG du groupe És mais aussi des équipes extérieures, associées à des équipes de l’Eost ou de ICube, et bénéficiant d’un soutien complémentaire extérieur au labex. Les propositions doivent être soumises au plus tard, le 21 décembre 2013 sous forme électronique (un fichier pdf envoyé à labex-geothermie@unistra.fr). Elles seront expertisées par le comité scientifique du labex présidé par François Cornet. Ce dernier se réunira le 31 janvier 2014 pour s’entretenir directement avec les proposants qui devront présenter oralement leur projet. Les recommandations finales du comité seront diffusées début février 2014.
Médailles remportées par les étudiants lors de l'année 2012-2013
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 8 janvier midi pour une parution le vendredi 10 janvier 2014. Consultez les dates des prochains numéros.